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    « Lei Po’o in Tahiti », pour l’amour des fleurs

    « Lei Po’o in Tahiti », pour l’amour des fleurs

    Publié le 28 août 2018

    Son Instagram compte près de 5 000 abonnées et sa page Facebook plus de 10 000, et beaucoup de photos de fleurs. Car c’est la passion de Tinaia Lucas, 20 ans, et amoureuse des fleurs depuis sa tendre enfance.
    À 6 ans, pendant que d’autres s’amusaient à la mer, Tinaia restait dans son jardin à cueillir des fleurs pour apprendre à faire des couronnes avec sa grand-mère, ses taties et sa maman.

    « J’ai toujours aimé cueillir des fleurs. Au départ, je faisais des petits bouquets tout simples, puis je me suis mise aux couronnes. J’en faisais pour ma famille, mes amis et moi. »


    Mais les couronnes de Tinaia étaient si singulières et si belles que ses proches lui poussèrent à créer une page Facebook en mai 2017 afin qu’elle y publie des photos de ses couronnes :

    « Je me suis fait connaître en postant une vidéo tutoriel où j’expliquais comment faire les couronnes de fleurs. Elle a fait le buzz. Je me suis alors dit que je devais lancer un compte Instagram pour toucher les touristes, et cela a marché ! »


    Plus d’un an après, Tinaia a des commandes qui affluent de la part des touristes et des locaux :

    « Je m’attendais pas du tout à un tel succès. Mes couronnes sont différentes de celles que l’on voit tous les jours et que l’on trouve au marché de Papeete. Je ne le fais pas comme un travail, mais je le fais par passion. »


    Une passion qui se ressent quand on entend Tinaia parler des fleurs :

    « Les fleurs et moi, c’est une grande histoire d’amour. Elles ont toujours fait partie intégrante de ma vie. Une fois, je suis partie à la neige, et je n’ai pas vu de fleurs pendant plusieurs jours. Je ne me sentais vraiment pas bien jusqu’à que quand j’en ai enfin vu une. Mes amis n’en revenaient pas de me voir si excitée ! »


    Et le caractère éphémère des fleurs ne la dérange pas, au contraire :

    « Ce que j’apprécie dans les fleurs, ce sont leur texture, leurs couleurs, leurs formes… Ma fleur préférée ici est l’oiseau de paradis. Et j’adore la pivoine rose. On en trouve à Tahiti chez les fleuristes en décembre. Elle sent tellement bon, ses pétales sont si grands et beaux. »

    Pour confectionner ses couronnes, Tinaia cueille les fleurs dans son jardin au grand dam de sa maman, et dans celui de sa feue grand-mère.

    « Je fais appel à des fournisseurs pour les orchidées et les roses. Malheureusement, en Polynésie, les roses fanent vite, elles ne sont pas de bonne qualité. Sinon, j’aimerais bien planter des feuillages. »

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    Tinaia met environ 15 minutes pour faire une couronne :

    « Selon la taille de la couronne, cela peut mettre plus de temps. Il m’arrive d’en faire cinq par semaine, et d’autres fois, aucune. Tout dépend des commandes, de mon humeur, de mes disponibilités… »

    Des couronnes qu’elle réalise au feeling ou qu’elle marie avec une tenue.

    Son succès, Tinaia le doit à son style qu’elle définit de chic et sauvage :

    « J’essaie de sortir du lot, parce qu’au marché de Papeete, c’est tout le temps pareil. J’aime utiliser des belles fleurs comme des orchidées. Je fais aussi des serres-têtes, des colliers de fleurs et des couronnes de tête en feuillage pour les hommes. Je peux faire quelque chose de chargé comme quelque chose de fin. Je n’affectionne pas particulièrement les couronnes trop régulières. J’aime que ça aille un peu partout et que ce soit coloré. Je m’inspire du style de Frida Kahlo. »


    Mais Tinaia s’inspire également des couronnes de fleurs d’antan :

    « Je regarde les photos des Tahitiennes d’autrefois. Je n’ai pas forcément leur technique qui, je pense, n’est pas celle que l’on a aujourd’hui. Les couronnes de l’époque étaient différentes de celles actuelles : elles étaient plus épaisses, pas forcément en nombre de fleurs mais en taille. Elles me font penser aux couronnes des dauphines de Miss Tahiti. »


    Son savoir-faire familial, Tinaia en est fière :

    « J’ai envie de partager, de transmettre ma culture, de toucher davantage de touristes… Je suis fière d’être Tahitienne. J’apprends d’ailleurs le tahitien depuis un an. Certains me disent que je vais perdre mes clients si je donne des cours pour apprendre à faire des couronnes, mais ce qu’ils ne comprennent pas, c’est que le savoir-faire ne suffit pas. Il faut aussi savoir marier les couleurs, savoir choisir les fleurs, savoir les assembler, etc. »


    Et même si parfois sur Instagram, il lui arrive de tomber sur des photos de couronnes qui ressemblent étrangement à celles qu’elle a déjà fait, elle s’en enorgueille plutôt que de s’en offusquer :

    « Cela me fait tellement plaisir de voir que certaines personnes s’inspirent de mes créations ! »

    Car Tinaia a le triomphe modeste :

    « Beaucoup de personnes trouvent que mes couronnes ne sont pas chères du tout en comparaison à celles vendues au marché. Mais honnêtement, je n’arrive pas à mettre des prix plus élevés. Je ne me considère pas assez professionnelle. Il manque encore quelque chose à mes couronnes pour légitimer de tels prix. Je voudrais mettre des fleurs de lys, des hortensias… »


    Si pour le moment, Tinaia ne gagne pas totalement sa vie de la vente de ses couronnes, elle espère que cela finisse par le devenir un jour :

    « Depuis toute petite, mon rêve est de devenir fleuriste à Tahiti, d’avoir mon business et de vivre de mes fleurs. »

    Le cœur dans les fleurs mais la tête sur les épaules, Tinaia a donc fait un BTS après son baccalauréat :

    « Au début c’était compliqué car je ne comprenais rien, mais je me suis accrochée et j’ai réussi à concilier mes études tout en honorant mes commandes de couronnes. Comme j’avais déjà des bases florales de par mes stages précédents, cette formation m’a aidée sur comment gérer une entreprise plus tard. Ma maman m’encourage même si elle pense que ça ne sera pas évident que je vive de mes fleurs. »


    Mais Tinaia ne se démotive pas. Son BTS en poche, elle continue de vendre des couronnes et de faire des workshops :

    « Il y en a qui disent que c’est dur de trouver des clients à Tahiti, mais je constate que ce n’est pas vrai du tout. Ma clientèle est là et variée. Sur Facebook, c’est un public qui a entre 30 et 50 ans, et sur Instagram, ce sont surtout des jeunes filles. »

    Tinaia a également trouvé un petit travail pour financer un projet personnel qui lui tient à cœur : faire un stage de plusieurs mois chez un wedding planner à Londres.

    Plus d’informations

    Sur la page Facebook Lei Po’o in Tahiti 
    Et sur son compte Instagram Lei Po’o in Tahiti
    Noémie Schetrit
    Rédactrice web
    © Photos : Lei po’o in Tahiti, Noémie Schetrit

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