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Portrait

Il était une voix… Elise Tahua

Publié le 3 novembre 2019

Après 20 ans dans l’ombre, Elise Tahua a renoué avec la scène ! En septembre dernier, cette voix de la chanson polynésienne des années 1980 a fait le bonheur des puristes à l’occasion de la Nuit Tu’iro’o. Les nostalgiques du princesse Heiata, une des boîtes mythiques de Tahiti où jouaient les frères Tahua et  leurs oncles Tehahe et Felix Paraurahi, ont pu le temps d’une soirée se replonger dans cette ambiance aux allures d’antan. Celle qui ne parle que rarement, voire jamais, de son monde hors chant, a bien voulu en partager quelques bribes avec Femmes de Polynésie.

Un orchestre de famille

Native de Punaauia et originaire de Takapoto aux Tuamotu, Elise passe ses plus tendres années choyée par ses parents aimants et protecteurs. Ils font d’elle une femme, aujourd’hui mère et grand-mère, éprise de son fenua. Et de la chanson. Un petit brin de voix dans un petit bout de femme, guidée uniquement par la mélodie de son cœur.

« Je menai une vie simple, libre et en toute sécurité !»

Un début de vie en mode pianissimo, bercée par les chants de son père – grand amateur de musique et de bringue. Avec 3 de ses frères, ils chantent, jouent et jettent les bases de leur formation musicale : un orchestre de famille. Une jeune carrière de chanteuse impulsée aux alentours de ses 8 ans par un certain « Papa Spitz ».

« C’était un homme de couleur qui ne parlait que anglais. Il m’a appris à jouer d’un instrument : le piano ! »

A 13 ans, elle découvre l’orgue… entre Elise et l’instrument, c’est le coup de foudre. Mineure mais pas dénuée de bon sens, et sur les conseils avisés de son père, elle anime les petites fêtes à la maison, signe avec ses 3 frères – Hiti Tahua, Jean-paul Tahua et Jean-Claude Tahua – des contrats en boites de nuit et chante sur scène avec eux pour des soirées concerts.

« Des gamins en boite de nuit, c’était du jamais vu à l’époque. Nous avions 11, 12 et 13 ans. La présence de nos parents était obligatoire ! »

Une étoile est née !

À 18 ans, les cordes vocales rompues à l’exercice de la scène, elle prend son micro à deux mains et ose le concours de chant le plus prisé à cette époque : « A la découverte d’une étoile », initié par Gabilou 1 . Sacrée meilleure chanteuse, la voici propulsée au firmament des stars de la scène locale. Elle enchaine succès et rencontres, comme Clet Vongue qui lui offre le « Palladium ».

« C’était la boite de nuit des jeunes, un lieu où l’on faisait du skate et des patins à roulettes sur fond de musique rock ! »

En parallèle de la musique, il y a les études et le travail, que la jeune étoile ne néglige pas. Elle obtient son brevet, décroche un poste de secrétaire et enregistre de nombreux titres : « J’étais une personne débordante d’énergie ! »

Une autre époque !

Sa voix se mêle à d’autres, comme celles d’Hiro Tekurarere, Mala ou encore la chanteuse de Jazz Nathalie Cole… « Manu iti e », « Moemoea », « Tiare maohi », « Tehei arii » deviennent des tubes et Elise multiplie les plateaux télévisés. Elle acquiert de l’expérience, gagne en confiance et vit une vie à 100 à l’heure.

« Cette carrière a été une école de la vie pour moi ! ».

4 enfants et 6 albums plus tard, la chanteuse est contactée pour une soirée mettant à l’honneur les plus belles voix de la musique locale des années 1980. L’initiative émane du Ministère de la Culture. Le ministre, Heremoana Maamaatuaiahutapu, lui avait autrefois composé quelques textes, comme « Tiare Maohi » qu’elle enregistre avec Teva Tetuanui. À cette époque elle était pianiste et chanteuse au Beachcomber 2, et lui – il faisait partie de la troupe de danse Temaeva de Coco Hotahota.

« Un jour, il me dit que j’ai une voix pour laquelle il a composé des chansons. »

Sur la scène de la Maison de la Culture, les retrouvailles avec ces homologues sont un moment riche en émotions. A 50 ans avec 30 ans de carrière, Elise jette un regard gratifiant sur son parcours, et encourage tous ceux qui ont « la musique dans le cœur » à l’exprimer.

« Si vous êtes heureux dans la musique et que vous avez un don, alors lancez-vous ! Entourez-vous des bonnes personnes et ne vous limitez pas ! 

 A nos chères femmes de Polynésie, conservons notre humilité et note douceur, restons nous-mêmes et aimons-nous. »

1 Lire le portrait « Gabilou, voix de Polynésie »

2 Aujourd’hui l’hôtel InterContinental Tahiti

   Jeanne Phanariotis
   Rédactrice web

   © Photos : Lubomira Ratzova pour Femmes de Polynésie et Elise Tahua

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