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Avec Jordane de VEGITI, le bien être du corps et de l’esprit

Avec Jordane de Vegiti, le bien être du corps et de l’esprit

Publié le 19 mars 2018

Dans un fare balinais zen et entouré de verdure, Jordane Carrère capte les rayons du soleil. Autour d’elle, fruits de l’arbre à pain, bananes, mangues, papayes et autres merveilles de la nature poussent sur une terre riche et fertile, celle de la cité Jay à Arue. L’air est pur, le silence invite à la méditation. Faire une pause, se reconnecter… À qui ? À quoi ? Pour Femmes de Polynésie, Jordane, professeure de yoga, gérante de VEG’ITI et co-gérante de SURF YOGA Tahiti, nous parle en toute simplicité de sa vision des choses et de ce qui l’anime.

Découverte de la détente par le yoga

C’est en Polynésie que Jordane vit son adolescence. Ses parents médecins la laissent s’adonner à un sport qu’elle affectionne particulièrement, le surf. Le bac en poche, elle s’envole pour la France et obtient à 21 ans une licence de psychologie à Toulouse.

« De retour à Tahiti, j’ai fait du yoga car j’avais beaucoup de crises d’angoisse. Mon premier cours, c’était avec Jocelyn Haussaire, prof de yoga iyengar, le yoga de l’alignement. J’ai vu les effets de suite. Très stressée, c’est la seule chose qui m’a aidé à me détendre. »

Jordane se pose alors beaucoup de questions sur elle, sur sa vie et décide de partir seule vivre une année en Nouvelle Zélande. Avec un working holiday visa, valable un an, elle s’enrichit au gré de rencontres qu’elle fait en sillonnant l’île du nord et l’île du sud.

« Dès mon arrivée en Nouvelle Zélande, j’ai trouvé un prof de yoga. Durant mes voyages dans des villes différentes, je me débrouillais pour en trouver.  Cela m’a ouvert l’esprit. »

À 22 ans, de retour à Tahiti, Jordane décide d’être prof de yoga. Ses parents sont étonnés mais surtout inquiets.

« Ils ne voyaient pas trop comment je pouvais m’en sortir financièrement mais m’ont tout de même beaucoup soutenu. »

Des formations pour le bien-être du corps et de l’esprit

En août 2015, un café alternatif au cœur de Papeete voit le jour : le J’Âm. On y sert de la cuisine végétalienne ou vegan. Végétarienne depuis qu’elle a 19 ans, Jordane y travaille en cuisine.

« Emma et Manea, deux des quatre propriétaires, m’ont beaucoup apporté et appris, ce sont des personnes très généreuses. Il y avait beaucoup de joie dans cette cuisine. »

Fin décembre 2016, le J’Âm ferme définitivement ses portes. Jordane décide de poursuivre sa formation de yoga.

« Kieran et Nandini O’Callaghan, tous deux professeurs de yoga, m’ont proposé d’aller en Inde faire un stage de deux semaines. Dans la très belle région de Kerala, qui ressemble un peu à Tahiti de par son côté tropical, je m’y suis sentie très bien. »

Elle suit ses professeurs en Australie à INSYNC à Camberra pour y suivre une formation de 200 heures.

« Une vraie immersion dans la culture du yoga, j’y suis restée un mois et demi. »

Depuis, Jordane pars en Nouvelle Zélande tous les 3 mois pour se former depuis 1 an à la méthode de yoga iyengar avec Suzi Carson.

« Je suis la seule en Polynésie à pratiquer ce type de yoga depuis le départ de Jocelyn Haussaire. Ma formation dure 3 ans. »

Jordane m’informe que les règles de base du yoga comprennent :

  • Les postures : ASANA
  • Les exercices de respiration : PRANAYAMA
  • La méditation

À cela s’ajoutent des règles de vie telles que la non-violence, la pureté, les pensées positives, le choix des aliments. Aussi, c’est tout naturellement que l’alimentation revêt une place importante dans la vie de Jordane.

Une alimentation variée et de qualité

De retour au fenua, Jordane a envie de continuer l’alimentation végétalienne.

« Pour ceux qui souhaitent devenir vegan, il faut vraiment que ce soit progressif. C’est un chemin intérieur, il ne faut pas se forcer. On fait les choses petit à petit en éliminant progressivement la viande rouge, puis la viande blanche et enfin le poisson. Cela fait deux ans que je suis vegan. »

Chacun est libre de diminuer sa quantité de viande ou de s’en passer. Loin d’être extrémiste vis-à-vis de ceux qui n’ont pas la philosophie végétalienne, Jordane recommande de miser sur diversité et la qualité des aliments.

Elle est sensible au problème d’obésité qui touche la Polynésie et souhaite amener les gens à manger plus sainement, à se reconnecter à la terre. Pour elle, l’obésité c’est la déconnexion à la terre-mère. 

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« J’ai voulu faire connaître cette cuisine très belle, très saine, en utilisant des produits locaux, de préférence bio. »

En avril 2017, VEG’ITI voit le jour. Jordane prépare des plats végétaliens, donc sans produits animaux en utilisant des produits bio selon l’offre du moment, et locaux au maximum. Ses bols vegan très colorés sont dans des emballages biodégradables et VEG’ITI adhère à l’opération « Nana sacs plastiques ». Les bols sont équilibrés : on y trouve des céréales, des légumineuses et des légumes.

« Tout ce qu’il faut au niveau nutriments. C’est 1200F le bol avec livraison. »

Jordane ne souhaite pas faire de dépôt-vente afin que ses produits ne soient pas dénaturés et que la qualité reste optimale. Elle se fait aider par un ami, Tory Liao, pour la découpe des légumes et surtout les livraisons. Aujourd’hui, elle a une trentaine de clients réguliers à qui elle livre trois fois par semaine. Ses menus sont postés chaque dimanche sur la page Facebook VEG’ITI.

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« Auto entrepreneuse, j’ai dû apprendre seule. J’ai créé mon logo, pris une patente, aménagé ma cuisine avec une attestation du service de l’hygiène. On m’a fait une commande de 300 bols par jour durant les prochains championnats de va’a. Je fais les choses par étapes. »

Jordane en est persuadée : l’alimentation peut guérir. Portée par un projet qui lui tient à cœur, elle s’intéresse de plus en plus à la médecine naturelle alternative via la nutrition. Des projets plein la tête, elle lance des journées « surf yoga » avec Julien Miremont et Hélène Biolet.

« On surfe au récif ou à Papenoo. On prend un repas vegan suivi d’une séance de yoga de 2 ou 3 heures. Une belle expérience tout en connexion avec la mer. »

Les messages les plus importants, Jordane les passe à travers ses bols, à travers le yoga. Se reconnecter par rapport à son propre intérieur, un choix de vie pour elle. Avoir une alimentation vivante, reconnecter les gens à la vie, à la terre, une nécessité dans notre société à 100 à l’heure.

« Les Polynésiens ont ça en eux, leurs racines bien ancrées dans la terre. Sans cette connexion, on peut se perdre. »

Plus d’informations

Sur la page Facebook J’Ose
Jordane Carrère, certifiée professeur de yoga à Arue et en formation de yoga Iyengar.

Sur la page Facebook Veg’iti et sur le compte Instagram @Veg.ititahiti

Sur la page Facebook SURF YOGA Tahiti et sur le compte Instagram @surfyogatahiti 

Tehina de la Motte
Rédactrice web

© Photos : Femmes de Polynésie, Jordane Carrère

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